🇪🇺 Quel projet européen pour l'intelligence artificielle ?
👋🏻 Bonjour à tous,
C’est parti pour une nouvelle lettre autour de VivaTech, de l’innovation en Europe et des villes intelligentes ou smart cities. Mais avant de commencer, n’hésitez pas à vous inscrire 📩 :
VivaTech, le plus grand salon européen consacré à l'innovation technologique organisé à Paris, s’est achevé samedi. Cette huitième édition a confirmé la position de la France 🇫🇷 en tant que hub mondial de l’innovation avec un vivier de startups impressionnant, en particulier dans l’IA, technologie mise à l’honneur pendant les 4 jours de l’événement. Pour l’occasion, le salon a même aménagé une AI avenue que j’ai pu parcourir.
Pourtant, ce sont les acteurs américains 🇺🇸 qui ont encore et toujours le plus attiré l’attention du public, avec la présence d’OpenAI, de Tesla, du Cybertruck (je l’ai trouvé mieux en vrai qu’en photo), d’Elon Musk ou encore d’Eric Schmidt, l’ancien patron de Google qui a récemment critiqué la politique d’innovation européenne. L'intéressé a déclaré 📣 :
« J'ai passé dix ans à essayer de convaincre l'Europe d'innover au lieu de réglementer, et elle ne cesse de réglementer ».
Il faut dire que le retard technologique du Vieux continent ne cesse de se creuser par rapport aux États-Unis et que les startups, même les plus prometteuses d’entre elles, ont les pires difficultés à passer à l’échelle, à « scaler » selon le vocable anglo-saxon à la mode. Pour se financer 💸, elles ont bien souvent recours à des acteurs américains en capital-risque ou de la Big Tech. Par exemple, la pépite française MistralAI a signé un accord de partenariat avec Microsoft.
L’Europe décroche dans la high-tech
En matière d’innovation, le problème de l’Europe est double :
En premier lieu, les entreprises européennes sont en moyenne de plus petite taille que leurs homologues américaines. Or, les grandes entreprises investissent plus en montant absolu et sont plus compétitives.
En second lieu, l’Europe est tombée dans le piège ⛔️ de la « technologie intermédiaire », selon les conclusions d’un rapport de quatre économistes européens, incluant le français Jean Tirole, lauréat du prix Nobel d’économie en 2014. Pour résumer, les investissements de la recherche européenne sont trop concentrés sur l’industrie automobile, mais pas assez sur les secteurs de la technologie de pointe en plein essor, au contraire des États-Unis.
De la sorte, le lancement d’un projet européen de l’intelligence artificielle, regroupant de grandes entreprises, des startups françaises et européennes telles que Siemens, Schneider Electric, Ericsson 🇸🇪 et Deepki, pourrait être une solution pour rattraper le retard de manière concrète. La coordination s’effectuerait à partir du Conseil européen de l’innovation, un pilier essentiel du programme Horizon Europe doté d’un budget gigantesque de 95,5 milliards d’euros pour 2021 – 2027.
Pour être acceptée par les citoyens européens, une telle initiative devra mettre en évidence les effets positifs de l’intelligence artificielle, une technologie souvent appréciée sous l’angle des risques plutôt que des bénéfices, et œuvrer pour le bien public.
Un Airbus de l’IA
Plusieurs pistes pourraient être explorées : une coopération européenne sur les microprocesseurs, composants de haute technologie incontournables pour l’entrainement des modèles d’IA, sur la santé pour la recherche de nouveaux traitements 💊 ou encore pour les villes intelligentes et durables. Dans tous les cas, l’intelligence artificielle peut apporter beaucoup.
Sur les trois propositions, la dernière semble la plus envisageable. Elle serait de nature à renforcer le leadership européen sur les questions de transition écologique, tout en stimulant l’innovation dans les hautes technologies. En optimisant la gestion de l’énergie 🔌, des déchets et du trafic urbain grâce à des solutions d’IA, elle permettrait d’améliorer la qualité de vie des citoyens et de positionner l’Europe en leader dans le secteur.
Par la même occasion, un projet européen d’IA autour des smart cities 🌃 serait de nature à rendre l’Europe à nouveau désirable, dans une période de contestations. Airbus ✈️ est souvent considéré comme un exemple de partenariat européen ambitieux ayant réussi. Il est donc tout à fait possible de le reproduire avec l’IA.
N’hésitez pas à (re)consulter mes éditions précédentes :
À bientôt,
Amaury