🔥 Emily Ratajkowski en NFT / 📲 Vers une finance décentralisée / ❌ Les mythes du déficit public
✨ Bonjour à tous,
Nous sommes très heureux de vous retrouver pour notre édition d’octobre 🗓 du monthly récap.
Petite précision avant de passer aux choses sérieuses : notre photo de couverture est glamour 💋 mais nous ne basculons pas en média people, ne vous inquiétez pas. Vous trouverez l’explication de notre choix plus bas.
🔮 Comme expliqué dans notre manifeste, nous cherchons dorénavant à nous projeter dans le futur économique et financier. Pour ce faire, nous avons choisi les trois thématiques suivantes : 1) l’innovation technologique, 2) les impacts du dérèglement climatique et 3) l’évolution des inégalités.
Toutes nos publications auront donc pour objectif sous-jacent de réfléchir à ces problématiques.
Ce mois-ci : nous parlons des mutations de la finance, de remise en cause de la doctrine économique “mainstream” (ou dominante pour parler en français) et de répartition de la richesse mondiale.
Avant de commencer et si ce n’est pas déjà fait, vous pouvez vous inscrire ici 👇🏻 :
Cinq grandes rubriques, indépendantes les unes des autres, que vous pouvez donc lire dans le désordre, sont au menu de ce rapport :
1️⃣ La sélection du mois sur la finance décentralisée qui s’appuie sur la technologie de la blockchain ;
2️⃣ Le concept financier d’avenir apparu il y a quelques mois. Il s’agit de la finance à impact, dont l’objectif n’est plus la rentabilité à tout prix ;
3️⃣ La lecture économique du mois : c’est “Le mythe du déficit” de Stéphanie Kelton. Oui, nous avons déjà parlé d’elle et nous avons décidé de lire son dernier livre pour enrichir les réflexions ;
4️⃣ Le graphique du mois pour donner une idée de l’étendue des inégalités mondiales. Un mot pour la qualifier : stupéfiante !
5️⃣ Le rapport économique du mois. Petit indice : il a été publié il y a quelques semaines par l’OCDE.
1/ La sélection du mois : la finance décentralisée
📰 Dans son édition du 18 septembre, la célèbre magazine The Economist a choisi de mettre en couverture la finance décentralisée (DeFi pour Decentralized Finance), ce qui prouve à quel point le sujet gagne en importance (tout en restant encore très nébuleux pour beaucoup).
👉🏻 De notre côté, nous avons déjà commencé à en parler dans un thread sur Ethereum.
✅ Nous avons donc choisi ce mois-ci d’approfondir le sujet, sans trop entrer dans le détail. Nous aurons l’occasion de le faire plus tard.
DeFi : de quoi parlons-nous ?
En gros, la finance décentralisée permet de faire tout ce que fait la finance traditionnelle (trading, change, prêt) mais en se passant d’intermédiaire entre le demandeur et l’offreur de service (la valeur s’échange donc “librement”). Théoriquement, la DeFi fait disparaître les courtiers, les entreprises d’investissement et les banques.
🪄 Par quel miracle allez-vous me dire ? Réponse : grâce à la technologie de la blockchain qui permet, au sein d’une communauté, de transmettre et de stocker des données sous forme de chaine de blocs.
Quels sont les strates et les acteurs de la finance décentralisée ?
La première couche : la blockchain développée, par exemple, par Ethereum, Cardano et d’autres acteurs.
La deuxième : les crypto-actifs échangeables sur une blockchain qui peuvent être des tokens fongibles (comme les stablecoins tels que Dai, Tether ou les cryptos tels que le Bitcoin) et des tokens non fongibles comme le Emily Ratajowski’s NFT 🍑, d’où le choix de notre belle couverture. L’œuvre en Une de notre édition d’octobre, intitulée « Buying Myself Back: A Model for Redistribution » a d’ailleurs été vendue le 14 mai dernier pour 175 000 $ 💰💰💰 lors d’une vente aux enchères réalisée par Christie’s. En échange, l’acheteur récupère un “jeton” numérique !
OK, mais quelle est différence entre token fongible et token non fongible ? Le premier est divisible et cessible, pas le deuxième.
La troisième : les protocoles pour échanger des cryptomonnaies (comme UniSwap) et pour prêter de l’argent (comme Aave & Compound).
La quatrième : les applications conviviales pour les protocoles.
Quelles sont les limites de la DeFi ?
La finance traditionnelle pourrait se ré-approprier la technologie de la finance décentralisée ;
Les monnaies digitales de banques centrales 💵💴💶💷 pourraient mettre un terme à l’engouement sur les crypto-actifs ;
La réglementation qui devrait se durcir 👨🏻⚖️.
2/ Le terme financier du futur : la finance à impact
Finance et impact sont deux mots qui semblent ne pas aller ensemble. Pourquoi ? Tout simplement, parce quand on travaille dans la finance, on entend rarement dire : “il n’y pas que la rentabilité qui compte”. Or, parler d’impact sous entend le contraire !
Pour le dire clairement : les projets doivent être choisis en lien avec la réalisation d’objectifs de durabilité ☘️ ; objectifs qui doivent aussi être mesurés & mesurables. On va donc au-delà du seul concept de “finance durable” (qui n’avait pas d’objectif chiffrable).
Problème : jusqu’alors, il n’existait pas de définition précise de ce terme assez abstrait à première vue. La Place de Paris a mené des travaux pour combler ce manque et vient de définir la finance à impact comme une “stratégie d’investissement ou de financement qui vise à accélérer la transformation juste et durable de l’économie réelle, en apportant une preuve de ses effets bénéfiques”.
Vous pouvez retrouver dans le lien le rapport complet sur la finance à impact de Finance for Tomorrow.
3/ La lecture économique du mois
📚 Ce mois-ci, nous avons choisi “Le mythe du déficit” de Stéphanie Kelton (nous avons déjà parlé d’elle dans le cadre d’une rubrique de notre rapport mensuel d’août). Ce livre polémique a trois grandes ambitions : 1) déboulonner les mythes sur la dépense publique 2) expliquer ce qu’est une monnaie fiat (ou souveraine comme l’euro ou le dollar) et surtout comment elle est créée, 3) aller dans le prescriptif (en gros dire ce qu’il faut faire pour que les choses s’arrangent).
Voici trois mythes déboulonnés par Mme Kelton :
L’État doit tenir son budget comme une famille !
❌ Faux : elle explique qu’un État ne peut jamais être à court d’argent, contrairement à un ménage. Pourquoi ? Parce que l’émetteur de la monnaie, c’est l’État.
Les déficits prouvent que l’on dépense trop !
❌ Encore faux : elle précise qu’un déficit budgétaire ne peut pas être considéré en soi comme élevé ou non. Une limite pour elle : une dépense est exagérée si et seulement si elle génère de l’inflation.
La dette est un fardeau financier pour les générations futures !
❌ Encore et toujours faux : pour elle, la dette publique pourrait être intégralement remboursée demain matin et aucun de nous n’aurait à sortir un centime. Comment ? Par un simple jeu d'écriture. Mme Kelton explique “qu’il est parfois plus facile de duper les gens que de les convaincre qu’ils se sont fait duper”.
Nous aurons l’occasion de reparler de ce livre (ô combien intéressant) dans une prochaine publication.
4/ Le graphique du mois
Le mois dernier, nous avons parlé du dernier livre de Branko Milanovic sur les inégalités. Aujourd’hui, nous approfondissons le sujet avec le graphique juste après qui met en évidence l’immensité du poids économique acquis par un tout petit groupe d’individus. Nous avons vu avec Milanovic que ce poids économique croissant allait de pair avec un poids politique de plus en plus large qui perturbe les démocraties.
👀 Voici les deux chiffres à retenir du graphique :
Les 1 % les plus riches de la planète (80 millions de personnes, soit environ la population de l’Allemagne) détiennent plus de 45 % de la richesse mondiale ;
Les 55 % les plus pauvres de la planète (on parle de près de 4 milliards d’individus) détiennent un peu plus de 1 % de la richesse mondiale
Oui : dans un monde normal, cela peut sembler totalement anormal. Le problème est que dans un monde anormal, cela paraît normal !
Précision : dans le groupe des 1% les plus riches se cachent 62 personnes 🤴 qui détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la planète (soit presque 4 milliards d’individus). Non, non, vous ne rêvez pas, ceux qui s’interrogent encore : ces chiffres sont bien réels. Vous pouvez d’ailleurs retrouver en lien l’indice Bloomberg des milliardaires (un classement journalier des plus grandes fortunes, c’est assez fun).
Petite blague : un jour peut-être un seul individu captera toute la richesse du monde et nous travaillerons tous pour lui… qui sait ?
Dans son livre, Branko Milanovic utilise une illustration qui parlera à tout le monde : sur le papier, si vous héritez d’un million 💰 ou d’un milliard (de dollars) 💰💰💰💰💰, vous serez forcément soulagé sur votre avenir financier, mais vous oublierez très naturellement la différence entre les deux montants. Pourtant, elle est énorme :
En gros, si demain vous vous retrouvez avec un million dans la poche, il vous faudra 3 ans pour tout épuiser en dépensant la modique somme de 1 000 dollars par jour. Avec un milliard sur votre compte, vous aurez beaucoup plus de temps : il vous faudra plus de 2 700 ans ⏳ avec la même dépense quotidienne !
👉🏻 Moralité de notre petite histoire : avec un milliard, vous pouvez flamber sans problème, avec un million, vous devrez vous montrer nettement plus “prudent” ou alors vous êtes de ceux qui considèrent qu’il faut brûler la chandelle par les deux bouts, quitte à réintégrer les contingences terrestres de la masse peu après.
💡 Tout ça pour dire quoi ? Tout ça pour dire que même dans ce fameux petit groupe de 1%, il y a des disparités énormes entre millionnaires et milliardaires. Donc si vous avez déjà la chance d’être “millionnaire”, ne vous réjouissez pas trop vite : vous encore très loin du pouvoir faramineux des “milliardaires” !
5/ Le rapport économique du mois
📚 Nous avons choisi ce mois-ci “les Perspectives économiques de l’OCDE” qui sont publiées deux fois par an.
Le document présente l’analyse effectuée par le Département des affaires économiques de l’Organisation sur les principales évolutions et perspectives pour les deux années à venir.
L'OCDE, c'est quoi ?
L'Organisation de coopération et de développement économiques, fondée en 1961, est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres (une trentaine de pays dont la plupart sont des pays développés) ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché.
Quels sont les principaux enseignements des projections ?
Le PIB mondial est aujourd’hui supérieur à son niveau d’avant pandémie mais avec des disparités de reprise selon les pays ;
Le PIB mondial devrait augmenter 📊 de 5,7 % en 2021 et de 4,5 % en 2022 ;
L’inflation 📈 devrait ralentir d’ici la fin 2022, tout en restant à un niveau plus élevé qu’avant la pandémie (l’inflation actuelle ne serait donc pas “structurelle”, mais temporaire, temporaire mais de façon plus durable que prévu, bref) ;
Des mesures macroéconomiques de soutien et des politiques monétaires accommodantes restent nécessaires dans le contexte d’incertitudes actuel.
Voilà c’est tout pour octobre !
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👀 Gardons les yeux ouverts.
Amaury