✨ Bonjour à tous,
Après avoir parlé des fermes verticales 🍒 il y un an, je suis très heureux de vous retrouver aujourd’hui pour un décryptage consacré à une nouvelle technologie verte en mesure de nous aider contre le réchauffement climatique. Il s’agit des DAC ☘️ pour Direct Air Capture, une technologie visant à capter le carbone depuis l’atmosphère.
Par extension, il est même aujourd’hui question de CCS (Carbon Capture and Storage). En effet, après l’avoir capté, il est désormais possible de stocker le carbone en leur transformant en minerai 🪨 !
🎥 Pour vous parler de ce sujet, je vais me baser sur une conférence Ted Talk donnée par l’entrepreneur Jan Wurzbacher, fondateur de la start-up Climeworks.
L’intéressé explique comment les technologies de captation et de stockage du carbone pourraient aider à lutter contre le réchauffement climatique. Mais 1) Peut-on vraiment rendre la planète 🌏 plus verte avec les seules technologies ? et 2) Est-ce suffisant ? Tentons d’y voir plus clair …
Quel est le message de M. Wurzbacher, l’un des pionniers dans les technologies de DAC ?
De la même manière que les smartphones 📲 ont transformé notre manière de communiquer, les installations de captation et de stockage du carbone pourraient transformer notre manière de lutter contre le réchauffement climatique… Elles pourraient même être à l’origine d’une toute nouvelle industrie verte 🌠 et donc, de pleins de nouveaux emplois.
C’est en substance le message de Jan Wurzbacher, un pionnier des technologies de DAC (ou Direct Air Capture) qui a fondé la start-up Climeworks en 2009 🗓️, à l’origine d’Orca, la plus grande usine de captation du carbone lancée fin 2021, située en Islande.
Quelle est l’idée derrière Climeworks ?
L’idée est simple mais efficace : créer des usines (partout dans le monde et pas seulement en Islande donc) destinées à capter le CO2 de l’air ambiant en le filtrant, puis le stocker, en l’enterrant profondément sous terre 🔐 avec en bout de chaine un carbone qui se transforme en roche (cf. image ci-après).
Pour enfermer le carbone de manière définitive, Climeworks s’est associée 🤝 à Carbfix, une société spécialisée dans la minéralisation du carbone 🪨 qui est le procédé de transformation des matières organiques en minéraux.
Sur le papier, l’idée peut paraitre simple et séduisante. Dans les faits, c’est un peu plus compliqué.
En gros : il faut construire des collecteurs de CO2, des sortes d’immenses ventilateurs 💨, puis installer dedans un matériel (le sorbant pour être précis) de filtrage de l’air, qui agit comme une éponge 🧽 avec le carbone. Puis ce dernier est ensuite récupéré et transformé en matière solide comme expliqué juste avant.
Quelle est la capacité de récupération du CO2 d’une installation DAC ?
En production depuis fin 2021, Orca est capable de récupérer 4 000 tonnes de CO2 par an (avec 8 collecteurs capable de récupérer individuellement 500 tonnes de CO2/ an) !
Pour donner une idée encore plus précise : 1 collecteur équivaut à 20 000 arbres 🌲pour atteindre le montant de CO2 récupéré chaque année, selon Climeworks. Précisons enfin que cette installation ne fonctionne qu’avec des énergies renouvelables ✅.
📽️ Une vidéo de Climeworks permet de mieux comprendre le fonctionnement de la technologie DAC, une technologie étiquetée à “émission de carbone négative” dans la mesure où elle permet de retirer du CO2 de l’atmosphère et donc de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Technosolutionnisme : une réalité ou une chimère ?
Bien entendu, les technologies de DAC relancent le vaste débat autour du solutionnisme technologique ou du technosolutionnisme.
Pour résumer, il s’agit d’une approche voire d’une philosophie 🙏🏻 à part entière qui considère que les problèmes de la société peuvent être résolus grâce au recours à la technologie ; problèmes d’ailleurs souvent créés par des technologies antérieures. Certains technophiles considèrent même que c’est la technologie qui fait l’histoire et qui influence tous les choix politiques pris par la suite.
Je n’aurais pas la prétention de donner un avis détaillé sur le sujet qui nécessiterait de longs débats. 🔴 Toutefois, la technologie de captation du carbone ne peut pas, dans sa forme actuelle, prétendre à décarboner toute la planète.
Elle semble plutôt être aujourd’hui un must have, en complément d’autres technologies (électrification des véhicules, développement du solaire ☀️, smart grids, etc.).
Essayons, dans les deux dernières parties, d’anticiper sur le futur des technologies de captage / stockage du carbone…
Des obstacles bien réels au déploiement de la technologie de DAC
Jan Wurzbaher explique, en toute transparence, qu’il existe des obstacles 🙅♂️ de taille à surmonter pour déployer les solutions de captation du carbone à travers le monde :
De telles usines nécessitent des investissements importants : la construction d’Orca a coûté 10 millions de dollars 💸. Toutefois, avec une efficacité croissante, les coûts devraient baisser en conséquence. Il est aussi possible que le financement de ce type d’installation soit facilité à l’avenir ;
Les limites naturelles : il n’y a pas tant de CO2 dans l’atmosphère. Il faut donc filtrer beaucoup d’air pour capter le carbone ;
Une installation de DAC nécessite un espace de construction assez important ;
Il n’est pas simple de trouver facilement le bon matériel sorbant.
La sélection des meilleurs espaces de stockage du carbone peut ralentir la diffusion de ces technologies.
Malgré les difficultés, le futur des technologies de DAC semble prometteur
Dans le futur, les usines spécialisées dans la captation du carbone vont donc devoir passer du stade de la petite échelle relativement onéreuse à celui de la grande échelle relativement bon marché, en mesure de capter beaucoup plus de carbone qu’aujourd’hui.
✅ Cela est en bonne voie, selon M. Wurzbacher, qui explique dans cette optique que Mammoth, une nouvelle usine 9 fois plus grande qu’Orca est en cours de construction par Climeworks.
Plus globalement, il faut préciser deux choses :
Il existe d’autres start-ups que Climeworks spécialisées dans ce secteur, comme le montre le visuel ci-après. Certaines d’entre elles travaillent aussi sur la réutilisation du CO2 capturé avec la production de carburants synthétiques et des applications industrielles telles que la fabrication de matériaux de construction, à la base d’une vraie économie circulaire :
À noter : il existe déjà plusieurs projets de captage du carbone à travers le monde : Petra Nova au Texas, Boundary Dam et Quest au Canada, Bison Project dans le Wyoming ou encore Carbon Clean Solutions en Inde.
De grandes entreprises, de la tech en particulier, veulent s’engager dans le financement de start-ups spécialisées dans les technologies DAC. Un exemple : le lancement par Stripe, Alphabet, Meta, Shopify et McKinsey de l’initiative Frontier afin de verser quelques 925 millions de dollars à des entreprises qui développent des technologies pour capturer le carbone.
🗃️ Pour aller plus loin, je vous propose de prendre connaissance de ce rapport publié en mai 2022 sur une stratégie européenne en matière de DAC de la Clean Air Task Force, une équipe d’experts 👨🏻💼 qui cherchent des solutions pour éliminer le carbone de l’atmosphère.
Depuis, les choses ont avancé avec la publication en mars dernier par la Commission européenne 🇪🇺 d’une proposition de loi sur l’industrie à zéro émission nette (Net-Zéro Industry Act - NZIA). Le texte fournit un cadre prometteur pour parvenir à la décarbonisation de l’industrie en Europe et contient, en particulier, des mesures clés concernant le déploiement du captage et du stockage du CO2 (cf. articles 17 et 18).
🟢 Tous ces éléments semblent aller dans le sens d’une rapide diffusion des technologies de DAC en Europe et au-delà !
🗳️ Pour finir, j’aimerais recueillir votre avis avec un sondage :
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Amaury