âš Bonjour Ă tous,
Je suis trĂšs heureux de vous retrouver pour un nouveau thread qui sera ma derniĂšre publication avant mes vacances đ !
đŁ Sujet (Ă©pineux) : le niveau dâendettement maximal quâun pays peut atteindre avant que cela ne dĂ©grade son Ă©conomie.
đ Si ce nâest pas encore fait et si vous voulez rejoindre une communautĂ© de plusieurs milliers dâabonnĂ©s, vous pouvez le faire ici :
Il y a un an je publiais sur la page LinkedIn de Lettres Ouvertes une question qui agite depuis longtemps les esprits đ€Ż des Ă©conomistes : les Ătats peuvent-ils sâendetter Ă lâinfini ?
Ă cette Ă©poque, tout allait pour le mieux : la croissance repartait, lâinflation restait sous contrĂŽle voire Ă©tait un peu trop basse et lâon entendait parler de plus en plus souvent de la thĂ©orie monĂ©taire moderne qui postule quâun Ătat solide avec une monnaie forte peut sâendetter autant quâil le veut grĂące Ă la crĂ©ation monĂ©taire (la planche Ă billets đ”đ¶đŽ) assurĂ©e par la banque centraleâŠ
â ïž Seule limite Ă cette âthĂ©orieâ : lâinflation
Depuis, les choses ont bien changĂ© : la hausse des prix a justement fait son grand retour et lâendettement a explosĂ© đ de concert. Alors que les autoritĂ©s monĂ©taires considĂ©raient que lâinflation ne serait que temporaire, elle semble maintenant sâenraciner. Pour corriger le tir đŻ, ces derniĂšres ont dâailleurs changĂ© de vocable. Lâinflation est devenue âtransitoireâ.
Si lâon considĂšre que la crĂ©ation monĂ©taire favorise la hausse de lâendettement public qui peut ensuite gĂ©nĂ©rer de lâinflation, deux questions se posent : 1ïžâŁ Ă partir de quel niveau vivre Ă crĂ©dit devient dangereux pour une nation et risque de faire dĂ©raper les prix ? 2ïžâŁ Est-ce la mĂȘme chose pour tous les Ătats ?
đŹ RĂ©ponses :
1) Il est difficile de le dire. Certains Ă©conomistes comme Kenneth Rogoff đ§estimaient ce niveau Ă 90% de dette / PIB pas plus ; des niveaux largement dĂ©passĂ©s par de nombreux pays dĂ©veloppĂ©s. Cela dĂ©pend aussi des dĂ©tenteurs de la dette (des Ă©trangers, des nationaux ou mĂȘme des banques centrales comme on le voit aujourdâhui) et de la nature des dĂ©penses engagĂ©es.
2) Non certainement pas ; un Ătat solide avec une monnaie forte dispose de plus de marges de manĆuvre quâun Ătat plus faible avec une monnaie qui nâinspire pas confiance. MĂȘme trĂšs endettĂ©, le premier ne sera pas Ă la merci des marchĂ©s contrairement au second.
đđ» Quoi quâil en soit, le nouvel environnement macro-Ă©conomique pose dĂ©sormais un dilemme aux banquiers centraux : faut-il augmenter les taux quitte Ă provoquer une rĂ©cession mais avec lâespoir de juguler lâinflation ou faut-il laisser les taux bas pour Ă©viter la rĂ©cession mais avec le risque dâun dĂ©rapage de lâinflation et toutes les consĂ©quences fĂącheuses quâelle entraine ?
TrĂšs clairement : les banques centrales ont fait leur choix. Câest lâinflation quâil faut contrĂŽler Ă tout prix, quitte Ă dĂ©grader lâĂ©conomie.
Quant Ă notre question initiale : non đŽ, lâendettement Ă©tatique ne peut pas ĂȘtre infini car Ă un moment il gĂ©nĂšre des effets pervers : inflation dans le monde financier, bulles dâactifs, dĂ©pendance Ă la banque centrale, creusement des inĂ©galitĂ©s, inflation dans le monde rĂ©el et / ou menace sur la crĂ©dibilitĂ© financiĂšre ⊠surtout pour des pays trĂšs endettĂ©s avec un poids important des crĂ©anciers Ă©trangers comme lâItalie đźđč.
đââïž De mon point de vue, la crĂ©ation monĂ©taire et budgĂ©taire doit suivre (le plus possible) la crĂ©ation de richesse. Pourquoi donc ? Sâil y a trop dâargent sur la table, le risque est simple : que la demande surpasse lâoffre ; et que par la rarĂ©faction de lâoffre, les prix augmentent⊠autrement dit que cela affecte le pouvoir dâachat de la monnaie.
đđ» NâhĂ©sitez pas Ă donner votre avis sur la question !
Je serai de retour fin août avec un rapport mensuel pour les abonnés payants + une lettre pour détailler les évolutions de mon offre à la rentrée pour démarrer le saison II de Lettres Ouvertes !
Dâici lĂ , nâhĂ©sitez pas Ă partager ma newsletter :
Share Lettres Ouvertes
Bel été,
Amaury !
â€ïž
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đČ Un Ătat peut-il s'endetter Ă l'infini ?
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âš Bonjour Ă tous,
Je suis trĂšs heureux de vous retrouver pour un nouveau thread qui sera ma derniĂšre publication avant mes vacances đ !
đŁ Sujet (Ă©pineux) : le niveau dâendettement maximal quâun pays peut atteindre avant que cela ne dĂ©grade son Ă©conomie.
đ Si ce nâest pas encore fait et si vous voulez rejoindre une communautĂ© de plusieurs milliers dâabonnĂ©s, vous pouvez le faire ici :
Il y a un an je publiais sur la page LinkedIn de Lettres Ouvertes une question qui agite depuis longtemps les esprits đ€Ż des Ă©conomistes : les Ătats peuvent-ils sâendetter Ă lâinfini ?
Ă cette Ă©poque, tout allait pour le mieux : la croissance repartait, lâinflation restait sous contrĂŽle voire Ă©tait un peu trop basse et lâon entendait parler de plus en plus souvent de la thĂ©orie monĂ©taire moderne qui postule quâun Ătat solide avec une monnaie forte peut sâendetter autant quâil le veut grĂące Ă la crĂ©ation monĂ©taire (la planche Ă billets đ”đ¶đŽ) assurĂ©e par la banque centraleâŠ
â ïž Seule limite Ă cette âthĂ©orieâ : lâinflation
Depuis, les choses ont bien changĂ© : la hausse des prix a justement fait son grand retour et lâendettement a explosĂ© đ de concert. Alors que les autoritĂ©s monĂ©taires considĂ©raient que lâinflation ne serait que temporaire, elle semble maintenant sâenraciner. Pour corriger le tir đŻ, ces derniĂšres ont dâailleurs changĂ© de vocable. Lâinflation est devenue âtransitoireâ.
Si lâon considĂšre que la crĂ©ation monĂ©taire favorise la hausse de lâendettement public qui peut ensuite gĂ©nĂ©rer de lâinflation, deux questions se posent : 1ïžâŁ Ă partir de quel niveau vivre Ă crĂ©dit devient dangereux pour une nation et risque de faire dĂ©raper les prix ? 2ïžâŁ Est-ce la mĂȘme chose pour tous les Ătats ?
đŹ RĂ©ponses :
1) Il est difficile de le dire. Certains Ă©conomistes comme Kenneth Rogoff đ§estimaient ce niveau Ă 90% de dette / PIB pas plus ; des niveaux largement dĂ©passĂ©s par de nombreux pays dĂ©veloppĂ©s. Cela dĂ©pend aussi des dĂ©tenteurs de la dette (des Ă©trangers, des nationaux ou mĂȘme des banques centrales comme on le voit aujourdâhui) et de la nature des dĂ©penses engagĂ©es.
2) Non certainement pas ; un Ătat solide avec une monnaie forte dispose de plus de marges de manĆuvre quâun Ătat plus faible avec une monnaie qui nâinspire pas confiance. MĂȘme trĂšs endettĂ©, le premier ne sera pas Ă la merci des marchĂ©s contrairement au second.
đđ» Quoi quâil en soit, le nouvel environnement macro-Ă©conomique pose dĂ©sormais un dilemme aux banquiers centraux : faut-il augmenter les taux quitte Ă provoquer une rĂ©cession mais avec lâespoir de juguler lâinflation ou faut-il laisser les taux bas pour Ă©viter la rĂ©cession mais avec le risque dâun dĂ©rapage de lâinflation et toutes les consĂ©quences fĂącheuses quâelle entraine ?
TrĂšs clairement : les banques centrales ont fait leur choix. Câest lâinflation quâil faut contrĂŽler Ă tout prix, quitte Ă dĂ©grader lâĂ©conomie.
Quant Ă notre question initiale : non đŽ, lâendettement Ă©tatique ne peut pas ĂȘtre infini car Ă un moment il gĂ©nĂšre des effets pervers : inflation dans le monde financier, bulles dâactifs, dĂ©pendance Ă la banque centrale, creusement des inĂ©galitĂ©s, inflation dans le monde rĂ©el et / ou menace sur la crĂ©dibilitĂ© financiĂšre ⊠surtout pour des pays trĂšs endettĂ©s avec un poids important des crĂ©anciers Ă©trangers comme lâItalie đźđč.
đââïž De mon point de vue, la crĂ©ation monĂ©taire et budgĂ©taire doit suivre (le plus possible) la crĂ©ation de richesse. Pourquoi donc ? Sâil y a trop dâargent sur la table, le risque est simple : que la demande surpasse lâoffre ; et que par la rarĂ©faction de lâoffre, les prix augmentent⊠autrement dit que cela affecte le pouvoir dâachat de la monnaie.
đđ» NâhĂ©sitez pas Ă donner votre avis sur la question !
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Bel été,
Amaury !
â€ïž