💥 La révolution MDBC / 💫 Twitter : la future super app du Web 3 ?
Monthly recap - Octobre 2022
✨ Bonjour à tous,
Je suis très heureux de vous retrouver pour un nouveau rapport de fin de mois avec une actualité très riche ces dernières semaines.
🔎 Au programme de cette édition :
La sélection du mois sur les monnaies digitales de banques centrales 🏦 : où en est-on ? À quoi servent-elles ? Qu’est-ce que cela change pour les banques commerciales ?
La question du mois : le rachat 💸 de Twitter par Elon Musk peut-il faire du réseau social un géant du Web 3 ?
Le marché des cryptos en octobre : baisse ↘️ de la volatilité, hausse ↗️ des hacks, dont Binance !
Le livre du mois 📚 sur le Metaverse !
Le tweet du mois sur l’État réseau 💫, une nouvelle forme de construction politique.
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I/ Les monnaies digitales de banques centrales : de quoi parlons-nous ?
Depuis le lancement de ma newsletter, j’ai beaucoup parlé des acteurs du monde décentralisé. Aujourd’hui, j’ai décidé d’aller du côté des acteurs centralisés. Pour faire simple et même si c’est en réalité beaucoup plus compliqué, les premiers regroupent les startups du Web 3, les cryptos et les DApps de la DeFi, tandis que les seconds comprennent les banques, les institutions et les gouvernements. 🆒 Pour faire simple encore : les seconds tentent de se ré-approprier les créations technologiques des premiers.
📌 Dans le domaine monétaire, les banques centrales veulent ainsi mettre au point des “cryptos” souveraines, un peu sur le même modèle que Bitcoin ou Ethereum, qu’elles rebaptisent pour l’occasion “monnaie digitale de banques centrales” (MDBC) ou “central bank digital currency” en anglais (CBDC) et qui fonctionneraient sur une blockchain (mais pas forcément). Vous verrez donc souvent l’un ou l’autre 🤷♂️ des deux acronymes.
Au total, ce sont 105 pays qui représentent 95 % du PIB mondial qui testent actuellement cette nouvelle forme de monnaie à des stades plus ou moins avancés. C’est le cas notamment en Europe, avec l’euro digital 💶. Cela prouve bien la volonté des banques centrales de la planète 🌎, et des gouvernements qu’il y a derrière, de trouver des solutions pour améliorer la politique monétaire grâce aux technologies numériques, registres redistribués en tête.
Ces monnaies numériques souveraines présentent des avantages ✅ et des inconvénients ⛔️. Je vais me limiter à présenter les avantages dans cette édition et je parlerai des inconvénients dans le rapport de novembre …
▶️ Voici donc les avantages potentiels des MDBCs :
Le premier argument de poids est le renforcement de l’inclusion financière des personnes non bancarisées, celles qui n’ont pas accès aux services bancaires de base et elles sont très nombreuses dans le monde et même aux États-Unis ! Or, une MDBC résout ce problème puisqu’elle est accessible à partir d’une application et d’un wallet à télécharger avec un smartphone 📲, et pas d’un compte bancaire ;
Le renforcement de la sécurité et de la robustesse des paiements par l’intermédiaire de l’utilisation de la blockchain et des registres distribués ;
Une meilleure mise en oeuvre de la politique monétaire qui peut être rendue programmable ;
L’amélioration des paiements internationaux. C’est notamment un des grands avantages de Bitcoin. Il permet de transférer de l’argent d’un pays à un autre sans friction, sans intermédiaire et à moindre coût.
🔎 Quelles sont les 3 grandes problématiques autour des MDBC ?
Quel sera le rôle des intermédiaires financiers donc des banques commerciales dans lesquelles nous avons nos comptes ?
Ces dernières ont comme fonction principale de créer la “monnaie commerciale” à partir des crédits qu’elles accordent. Or, si une MDBC apparait, le rôle de ces intermédiaires est remis en cause avec la concurrence d’une nouvelle forme de monnaie banque centrale. Certains évoquent même, de manière précipitée, la “fin des banques”, résultant de la baisse de leurs dépôts.
Pour (commencer) à répondre à la question, il est possible de regarder ce qu’il se passe en Chine 🇨🇳 avec le yuan digital en déploiement : les banques n’ont pas disparu mais ont vu leur rôle évoluer.
Faut-il s’inquiéter du poids grandissant des gouvernements dans la création monétaire par l’intermédiaire des banques centrales ?
Ici, il est trop tôt pour répondre. Toutefois, certains diront que les banques commerciales ont acquis un poids démesuré dans l’économie, et que réduire ce poids n’est peut-être pas une si mauvaise chose. Je dirais même plus : certaines de ces institutions ont causé énormément de tort à notre économie ces dernières années. Il a même fallu les renflouer 💣. Ce problème ne date d’ailleurs pas d’hier, on l’a vu aussi au temps de Roosevelt. Mais, il se présente avec plus d’acuité aujourd’hui. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les tailles des bilans bancaires qui dépassent parfois le PIB des nations les plus avancées.
Malgré les régulations 👨🏻⚖️, un nouvel exemple est apparu ces dernières semaines avec les difficultés du Crédit Suisse, un établissement dont le bilan est plus deux fois plus important que celui de la banque d’affaires Lehman Brothers au moment de sa chute … Du coup, rééquilibrer les rôles entre banques centrales et banques commerciales n’est peut-être pas une si mauvaise chose !
Les MDBCs peuvent-elles mettre un terme à l’essor des cryptos ?
Selon moi, pas vraiment puisqu’elles sont plus complémentaires que concurrentes. J’aurais même tendance à dire qu’en se développant, les unes et les autres peuvent faire émerger une sorte de concurrence monétaire et que cela peut être positif pour nos économies. J’ai d’ailleurs publié un thread sur la question du possible conflit entre MDBCs et cryptos.
Un exemple : le Nigéria 🇳🇬 a été l’un des premiers à lancer une “monnaie digitale de banque centrale”, le e-Naira. Pour l’heure, l’application qui permet de l’utiliser a été très peu téléchargée, alors que les cryptos interdites dans le pays, sont de plus en plus plébiscitées par les jeunes en premier lieu.
Pour vous donner une idée de l’importance de ce sujet, vous trouverez ci-après un état des lieux récent sur les projets de MDBC dans 109 pays : comme vous pouvez le voir, 23 % sont lancés ou en phase pilote. Si l’on prend l’autre bout de la lorgnette : seuls 11 % des projets ont été abandonnés.
☑️ Conclusion rapide : le secteur des MDBCs est en pleine effervescence et cela ne risque pas de s’arrêter à ce stade ! Il faut le dire : leur arrivée en tant que nouveau moyen de paiement serait un changement de paradigme dans notre modèle avec des conséquences monétaires, économiques voire géopolitiques encore difficiles à mesurer. Pour le citoyen, elles auraient aussi, d’une manière ou d’une autre, d’importantes répercussions au quotidien.
II/ Twitter : un géant du Web 3 ?
Après avoir annoncé en juillet 🗓 qu’il renonçait à racheter Twitter pour une prétendue question de “faux comptes” jugés trop nombreux, Elon Musk a rétropédalé début octobre en déclarant qu’il comptait finalement prendre le contrôle du réseau social pour le même prix qu’au début des négociations, soit 44 milliards de dollars. Oui, il s’agit bien de milliards, ce n’est pas une faute de frappe !
Il a d’ailleurs publié ✍🏻 un tweet (ci-dessous) qui a fait beaucoup de bruit sur le réseau social. Il explique qu’il entend faire de Twitter une super app dénommée “X”, sur le même modèle que WeChat :
☑️ De là, deux questions viennent à l’esprit :
Qu’est-ce qu’une “super app” au juste ?
Est-ce que cette super app peut devenir une star du Web 3, le web décentralisé dont j’ai parlé ces derniers temps ?
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