Bonjour à tous,
Je suis très heureux de vous retrouver aujourd’hui pour un nouveau focus 🔬consacré à l’offensive silencieuse mais ô combien efficace d’Apple dans les services bancaires, au point que la finance pourrait totalement changer de forme à l’avenir !
Note : la première version de ce post a été originellement publiée sur LinkedIn mais j’ai décidé de la partager ici, avec l’ajout de quelques éléments supplémentaires pour prolonger les discussions.
Apple Pay, Apple Cash, Apple Card, Apple Savings, Apple Pay Later : la marque à la pomme poursuit sa silencieuse mais efficace offensive dans le secteur financier. Par ordre chronologique, les grandes étapes sont les suivantes :
✅ Le lancement en 2014 d’Apple Pay, le service de paiement mobile de la marque à la Pomme1, qui permet de lier sa CB à tout appareil Apple (iPhone, Apple Watch ⌚️, iPad, etc.). À peine 10 ans plus tard, il s’agit déjà du deuxième système de paiement numérique le plus populaire au monde, avec 500 millions d’utilisateurs, devancé seulement par Visa. Mieux encore : l’adoption du service s’accélère. Après des réticences initiales, les détenteurs d’iPhone sont de plus en plus nombreux à l’activé, convaincus par son intérêt et sa sécurité. Et la marge de progression est encore là puisqu’il y aurait plus d’un milliard d’appareils Apple dans le monde !
✅ Apple Cash, lancé en décembre 2017 aux USA et déployé dans d’autres pays depuis, est une fonctionnalité qui permet aux utilisateurs de stocker de l’argent dans Apple Wallet et d’envoyer de l’argent via iMessage.
✅ Apple Card 💳, lancée en août 2019 en partenariat avec Goldman Sachs, est la CB d’Apple intégrée à l’application Wallet sur les appareils de la marque à la pomme. Elle offre une expérience de gestion de finances personnelles.
✅ Apple Pay Later, une extension d’Apple Pay, lancée en mars 2023, permet aux utilisateurs américains de demander un prêt de 50 à 1 000 dollars qui peut être utilisé pour des achats en ligne chez les marchands qui acceptent Apple Pay.
✅ Lancé en avril 2023, Apple Savings, le compte épargne d’Apple a collecté 10 milliards de dollars de dépôts 💸 en seulement 3 mois ! Ce compte rémunéré au taux (attractif) de 4,15% est proposé aux utilisateurs d’Apple Card. Comme pour les autres services bancaires lancés par Apple, Apple Savings n’est disponible qu’aux États-Unis pour le moment.
Vous pouvez donc voir que les offres d’Apple en matière bancaire restent pour l’heure largement américaines mais qu’elles ont tendance à s’accélérer et à s’internationaliser.
Et ce n’est pas tout : Apple pourrait lancer une app de trading sur l’iPhone pour acheter et vendre des actions, selon des informations de CNBC. Ce serait en 2025 ; le temps de retrouver un contexte économique plus propice.
Apple : une banque comme les autres ?
Si l’on se réfère aux différents services proposés, la firme de Cupertino aurait désormais tous les attributs d’une banque : elle peut déplacer 🔁 de l’argent, détenir de l’argent, gérer de l’argent et prêter de l’argent. C’est en tout cas l’avis de Jamie Dimon, le patron de JP Morgan – la plus grande banque du monde – qui considère maintenant Apple comme un concurrent.
Il faut dire que la marque à la pomme dispose d’atouts indéniables :
Sur la planète, le nombre d’appareils Apple dépasse le milliard. Imaginez que tous les détenteurs de produits Apple se transforment en détenteurs de comptes ou de CB Apple, partout dans le monde.
Elle détient une montagne de données sur ses utilisateurs : or plus vous avez d’informations sur un client, meilleures seront les décisions de prêt que vous prendrez et cela vous protège de pertes potentielles.
Apple maîtrise mieux les nouvelles technologies que les banques : IA, traitement des données, etc. Or, c’est sans doute un facteur clé qui va peser de plus en plus.
Apple surfe sur la vague des nouveaux acteurs bancaires et sur le désamour 💔 pour les acteurs traditionnels du secteur.
Le futur de la finance s’écrit aujourd’hui
De mon point de vue, Apple pourrait redistribuer les cartes dans le secteur bancaire, comme d’autres néo-banques et fintech.
Une réduction de la taille des banques au profit d’autres acteurs avec des modèles d’affaire différents qui proposeraient des services bancaires en plus de leur activité principale, pourrait être une bonne chose : rappelons-nous du coût faramineux des sauvetages des banques ces dernières années (et encore récemment).
D’ailleurs, la démarche d’Apple s’inscrit dans un mouvement plus vaste dénommé embedded finance, ou finance embarquée2. Je reparlerai bientôt de cette tendance de fond.
Avec la construction progressive de l’empire financier d’Apple, le débat devrait s’intensifier dans les prochaines années. Technologie, image de marque et accès aux données semblent en mesure de changer la donne dans le secteur financier. D’autres entreprises, comme Starbucks ☕️, avec sa base clientèle, pourraient également accélérer dans le domaine des paiements. Affaire à suivre.
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À très vite,
Amaury
Lancé d’abord aux USA uniquement puis en 2016 en France et aujourd’hui présent dans 75 pays
Elle consiste en l’intégration continue de divers services bancaires, tels que le crédit et le paiement, dans l’infrastructure et l’offre de produits et servies d’entreprises non financières.