Bonjour Ă tous,
Je suis trĂšs heureux de vous retrouver pour un nouveau focus đŹ consacrĂ© Ă lâactualitĂ© de lâIA et, en particulier, aux femmes et aux hommes qui en sont Ă lâorigine. Pour lâanecdote, certains parlent maintenant de âCerebralâ đ§ Valley, tant les ingĂ©nieurs et dĂ©veloppeurs ont pris une place importante avec lâarrivĂ©e au premier plan de cette technologie. Je prĂ©cise que l'Ă©dition dâaujourdâhui (et comme tous les focus) est accessible Ă tous mes abonnĂ©s en intĂ©gralitĂ© !
2023 : lâannĂ©e de lâIA !
Dire que lâIA est la megatrend de 2023 ne va pas vous surprendre. Depuis le lancement de ChatGPT, des tas dâapplications - parfois spectaculaires, parfois moins - sont sorties.
đïž Le mois dernier, il a Ă©tĂ© question de HeyGen, une application Ă base dâIA bluffante qui permet de traduire des vidĂ©os en neuf langues avec les expressions faciales qui vont avec en prime : je vous laisse visionner cette vidĂ©o qui explique tout.
Et, cela cache un mouvement bien plus vaste puisque les grandes entreprises, mais aussi des banques ou des institutions financiĂšres đŠ, sây mettent et lancent des projets tous azimuts. Pour le moment, les projets restent - pour la plupart - au stade pilote. Cela est tout Ă fait normal : il faut des annĂ©es avant dâarriver au graal - quand on y arrive -.
Les pessimistes ont (encore) tort !
Dâailleurs, les lĂ©gions de pessimistes, conservateurs et technophobes commencent Ă dire : âça prend du retard, et il nây a pas de cas dâusage concretâ.
Je ne suis pas du tout dâaccord avec eux.
Pourquoi donc ?
Parce que lâIA est dĂ©jĂ partout dans nos vies et dans notre Ă©conomie : elle est dans le moteur de recherche qui fait tourner Google, elle est dans les suggestions dâAmazon, elle est dans la vision par ordinateur đ„ïž, elle est dans la reconnaissance vocale, elle est dans la mĂ©decine (diagnostic de radiographie đšâđŹ par exemple), dans la finance (pour la dĂ©tection de fraude, etc.), dans lâindustrie (pour lâautomatisation des processus de fabrication, etc.) ou encore dans la science (pour composer de nouveaux mĂ©dicaments đ, pour modĂ©liser le climat, pour la recherche en gĂ©nomique, en astrophysique, etc.).
Pour rigoler un peu : jâai mĂȘme changĂ© le logo de Lettres Ouvertes grĂące Ă lâIA !
Ă travers ces quelques exemples, vous voyez Ă quel point lâIA - pris au sens large - est omniprĂ©sente. Ce nâest bien sĂ»r pas fini : elle pourrait bientĂŽt faire son irruption dans la conduite autonome đ et dans bien dâautres domaines.
Dâune certaine maniĂšre, lâIA est dĂ©jĂ Ă la hauteur des espoirs placĂ©s en elle ⊠et mĂȘme au-delĂ . De plus, elle nâa pas fait disparaitre tous les emplois sur son passage. JusquâĂ prĂ©sent, elle a plutĂŽt permis dâautomatiser certaines tĂąches rĂ©pĂ©titives et ennuyeuses de production et de back-office.
Avec ChatGPT et lâIA gĂ©nĂ©rative, une sous-catĂ©gorie de lâIA, le risque est maintenant que lâIA commence Ă concurrencer les cols blancs : les consultants et les avocats, en particulier !
80 ans de recherches scientifiques autour de lâIA
Tous les outils dâIA dont nous disposons aujourdâhui sont le fruit de longues recherches scientifiques. Depuis les premiers balbutiements avec Alan Turing dans les annĂ©es 1950, il y a eu des hauts âŹïž et des bas âŹïž, il y a eu des phases dâeuphorie puis des hivers de lâIA, le cycle de toute innovation, disruptive ou non. 2023 restera dans les annales, car le rythme de croissance de la technologie semble sâaccĂ©lĂ©rer.
Qui aurait pu imaginer, en fin dâannĂ©e derniĂšre, quâun robot pourrait rĂ©pondre Ă toutes nos questions, mĂȘme les plus difficiles, auxquelles les hommes nâarrivent pas, dans certains cas, Ă trouver de rĂ©ponses ? Alors oui, il hallucine par moment, un peu comme les humains quand ils se lancent dans des explications hasardeuses.
Vous pouvez retrouver la brĂšve histoire de lâintelligence artificielle juste aprĂšs (bravo
pour ce travail) :Ce qui nous intĂ©resse dĂ©sormais est de savoir jusquâoĂč lâIA pourrait aller. Pour ce faire, quoi de mieux que de se rĂ©fĂ©rer aux avis des spĂ©cialistes. Pour ce faire, the Time a publiĂ© il y a quelques semaines sa propre liste đ des 100 personnalitĂ©s les plus influentes de lâIA, dans diverses catĂ©gories, et parmi elles :
Sam Altman, CEO dâOpen AI (sans surprise) ;
Elon Musk, fondateur xAI, entre autres (sans surprise) ;
Aidan Gomez, fondateur de Cohere. Jâai parlĂ© de cette startup dans un de mes dĂ©cryptages ;
Eric Schmidt, lâancien patron de Google qui a crĂ©Ă© le moteur de recherche le plus puissant du monde et qui a cofondĂ© Schmidt Futures ;
Eliezer Yudkowsky, cofondateur de Machine Intelligence Research Institute ;
Clara Shih, CEO de Saleforce AI ;
Ziad Obermeyer, professeur associé à Berkeley ;
Lila Ibrahim, COO de Google DeepMind.
Il y aussi dans la short-list le tout premier ministre de lâintelligence artificielle en la personne de Omar Sultan Al Olama aux Ămirats arabes unis đŠđȘ dont la mission est dâimplĂ©menter lâIA dans 9 secteurs dont la santĂ©, les transports, lâenvironnement ou encore lâĂ©ducation.
Est-ce que cela fera boule de neige âïž dans dâautres pays, en France notamment ?
Autre moyen pour anticiper le futur : dĂ©couvrir les textes fondateurs sur le sujet. Câest un moyen de dĂ©mĂȘler le vrai du faux entre ceux qui prĂ©disent une IA superhumaine qui dĂ©truirait notre espĂšce (rappelons que les humains se battent entre eux aussi, surtout en ce moment) et ceux qui sâextasient des progrĂšs spectaculaires de lâIA pour rĂ©soudre tous les grands problĂšmes de lâhumanitĂ© (rĂ©chauffement climatique, maladies, connaissance de lâunivers, etc.).
Une machine intelligente autonome en conception ?
Pour ma part, jâai sĂ©lectionnĂ© lâarticle de recherche intitulĂ© âA Path Towards Autonomous Machine Intelligenceâ de Yann Le Cun, le directeur français đ«đ· - cocorico - de la recherche fondamentale sur lâintelligence artificielle du groupe Meta, considĂ©rĂ© comme lâun des inventeurs de lâapprentissage profond et qui fait partie du top 100 du Times.
Que faut-il retenir de ce document de 64 pages ?
Je dois le dire, le document est assez complexe. Mais voici quelques idées :
âïž Dans son papier, Le Cun propose une architecture et un paradigme dâentrainement pour dĂ©velopper des machines intelligentes qui pourraient apprendre, raisonner et planifier comme les ĂȘtres humains.
âïž Une barriĂšre technique majeure reste la conception de modĂšles en mesure dâintĂ©grer lâincertitude dans les prĂ©dictions. Ce qui est simple pour lâhomme ne lâest pas du tout pour le robot. Câest le paradoxe de Moravec, du nom de Hans Moravec, un chercheur en IA et en robotique de 74 ans.
â La piĂšce maitresse de son papier est donc la âJoint Embedding Predictive Architectureâ - JEPA, un modĂšle dâIA dâun nouveau type, capable dâĂȘtre aussi intelligent que les humains, qui au lieu de mouliner dâĂ©normes quantitĂ©s de donnĂ©es, est basĂ© sur la comparaison des reprĂ©sentations dâimages abstraites et de sons.
LâidĂ©e derriĂšre : rĂ©pliquer le fonctionnement du cerveau humain !
Affaire Ă suivre âŠ
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