♟ Comment (bien) investir dans les actifs numériques ?
🎤 Interview avec Pierre-Yves Dittlot de Ledgity
✨ Bonjour à tous,
Je suis très heureux de publier aujourd’hui ma première interview 🎥 réalisée auprès d’un professionnel de la finance.
Pour cette grande première, j’ai interrogé Pierre-Yves Dittlot, fondateur de Ledgity, une fintech dédiée aux services patrimoniaux de dernière génération.
Nous évoquons l’éclosion des actifs numériques et ses conséquences en matière d’investissement. La pédagogie, le besoin de diluer les risques, la nécessité de trouver des sources d’informations fiables restent cruciaux dans ce nouvel univers.
🙏🏻 Je remercie également Julie Albaret pour la proposition et l’organisation de cet entretien.
🚀 C’est parti !
Pierre-Yves, pourriez-vous présenter en quelques lignes le projet Ledgity, l’app et les clients ?
Pierre-Yve Dittlot : Ledgity est l’assistant patrimonial des épargnants éclairés. C’est une application mobile 📲 qui réunit en un seul endroit l’intégralité de l’épargne de chacun (financier, immobilier, cryptos, etc.) facilite l'accès à l’accompagnement patrimonial par des experts et démocratise l’accès aux crypto-actifs.
C’est une plateforme tout-en-un qui simplifie la gestion patrimoniale du client et l’exercice du métier des conseillers financiers en automatisant les process réglementaires, commerciaux et administratifs.
Notre mission est de faire évoluer la façon d’adresser le conseil en gestion de patrimoine à travers une démarche inclusive, innovante et responsable.
Le métier de la gestion d’actifs est-il en train de se transformer avec l'émergence progressive de l’économie numérique (cryptos, stablecoins, NFT) ?
P-Y. D. : L’émergence progressive de l’économie numérique fait évoluer le métier de la gestion d’actifs par le simple fait que les cryptos, les stablecoins et les NFTs représentent une toute nouvelle classe d’actif avec des caractéristiques très différentes des actifs traditionnels. À titre d’exemple, la conservation des actifs numériques se réalise sur des infrastructures propres et non pas sur les infrastructures traditionnelles utilisées pour la conservation d’actions ou d'obligations.
Les acteurs des métiers de la gestion d’actifs doivent donc faire évoluer leur connaissance. En revanche, il semble peu probable que l’économie numérique remplace le métier de la gestion d’actifs tel qu’il est pratiqué aujourd’hui. On parlera plus de complémentarité que de transformation.
Quels sont les leviers à disposition pour mieux faire connaître cette nouvelle classe d’actifs à vos clients et aux investisseurs ?
P-Y. D. : Le levier le plus évident pour moi est la pédagogie. Cela peut prendre la forme de webinaires, de formations en présentiel, d’articles, d’échanges informels, de débats ...
De nombreux membres de l'écosystème crypto ainsi que certains médias spécialisés participent déjà à démocratiser les actifs numériques en partageant leurs connaissances.
Comme cette classe d’actif est très récente, nous apprenons et enrichissons nos connaissances au quotidien, j’invite donc le plus grand nombre à prendre part à cette découverte et à suivre son évolution en gardant un œil attentif à ce sujet.
Ensuite, l’accompagnement par un professionnel : Les conseillers financiers ont également un rôle important à jouer, en accompagnant leurs clients sur ces nouveaux sujets. Ils ont la lecture plus facile des sujets patrimoniaux et apportent une analyse globale des besoins de leurs clients.
Enfin, le cadre réglementaire joue également un rôle primordial en instaurant un cadre de confiance clair. Sur ce point, la France est précurseur avec l’instauration du statut PSAN (Prestataire de Service sur les Actifs Numériques) qui permet aux acteurs de la finance de pouvoir offrir des services de conservation et d'échange d’actifs numériques.
Concrètement, comment l’investisseur peut-il intégrer ces nouveaux actifs dans son portefeuille ?
P-Y. D. : La stratégie d’investissement appliquée aux actifs numériques doit comporter les mêmes principes de base que celle appliquée aux actifs traditionnels. En effet, cela va dépendre du profil de risque de l’investisseur, de son objectif patrimonial ou encore de son horizon d’investissement.
L’intégration des actifs numériques au sein d’un portefeuille doit prendre en compte l’analyse globale du portefeuille ainsi que la compréhension des outils pour sécuriser et conserver ces actifs numériques.
Je recommanderai ainsi d’investir une part minoritaire de son patrimoine au départ (autour de 5%), de comprendre ce sur quoi on investit et si besoin, se faire accompagner par un professionnel
Quelles sont les techniques pour se prémunir du risque important que posent les actifs numériques ?
P-Y. D. : La volatilité est un des risques souvent mis en avant quand on parle d’actifs numériques. Cependant, il existe des stratégies d’investissement qui permettent de maîtriser ce risque.
Ces techniques sont les mêmes que pour d’autres actifs volatiles comme les actions.
📌 Le Dollar Cost Averaging (DCA) est une stratégie connue qui permet de lisser ses points d’entrée. Cela se matérialise par la mise en place d’un programme d’investissement récurrent à un intervalle de temps défini. Par exemple, si vous souhaitez investir 10 000€, vous décomposez cet investissement en 10 x 1000€ investi mensuellement. Ainsi, si votre analyse prévoit une tendance haussière long terme, vous bénéficierez de cette tendance en réduisant votre risque de “market timing”.
📌 Les Stop Loss (ordres pour limiter les pertes en fermant une position lorsque le prix prédéterminé est atteint.) peuvent également être une stratégie pour réduire son risque. En revanche, la stratégie de stop loss appliquée à des actifs volatiles peut être contre-productive si le stop loss est placé trop près du prix d’achat.
📌 Le troisième point que l’on peut mentionner est la diversification. De nombreux protocoles / crypto-monnaies, des stratégies DeFi et stablecoins sont apparus récemment dans le sillage de la croissance de l’écosystème. Ces derniers comportent un couple rendement / risque différent, et peuvent apporter un certain équilibre de portefeuille.
📌 Enfin, la connaissance et la recherche participent à réduire son risque. Je rappelle une recommandation essentielle, qui est d’investir dans ce que l’on comprend et d’investir ce que l’on est prêt à perdre.
Quel est le potentiel de ces actifs selon vous ? Faut-il s’inquiéter de la hausse des taux à plus long terme ?
P-Y. D. : La question sur le potentiel des actifs numériques est toujours délicate puisque personne ne détient de boule de cristal. En revanche, je pense qu’avec une valorisation de marché autour de $1,7 trillion, il est peu probable que cette classe d’actif disparaisse, bien au contraire. L’innovation progresse tellement vite dans cet écosystème que la création de valeur n’en est qu’à ses débuts à mon sens.
Concernant la hausse des taux, si celle-ci devait être significative, alors les investisseurs réajusteront leurs espérances de rendement, comme ils le feraient pour des actions.
Néanmoins, la création de valeur sera telle que les taux ne devraient avoir que peu d’impact sur un horizon moyen-long terme.
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Bonne journée à tous,
Amaury