🏆 Comment expliquer les hauts rendements de la finance décentralisée ?
🎤 Interview avec Victor Demonchaux d'Ambrosia
✨ Bonjour à tous,
🎙 Je suis très heureux de publier aujourd’hui une nouvelle interview réalisée auprès d’un professionnel de la finance.
Pour l’occasion, j’ai interrogé Victor Demonchaux, co-fondateur et CEO d’Ambrosia sur le thème de la finance décentralisée dont j’ai commencé à parler dans ma lettre. Aujourd’hui, nous allons encore plus loin dans la compréhension du phénomène :
Nous verrons en particulier comment elle fonctionne, en quoi elle se distingue de la finance traditionnelle et quel pourrait être son avenir ;
Nous parlerons également, pour la première fois ici, du potentiel des stablecoins.
✅ Pour rappel, mon objectif en donnant la parole à des pros n’est pas de faire la promotion de telle ou telle marque mais d’aller toujours plus loin dans l’analyse des sujets que je traite, tout en offrant une plateforme à celles et ceux qui entreprennent.
Victor, pourrais-tu expliquer les missions de ta société Ambrosia ?
Victor Demonchaux : Chez Ambrosia, notre objectif est de revaloriser l’épargne des Français grâce aux crypto-monnaies. Face à un livret A qui ne rapporte presque plus rien et une inflation qui grimpe en flèche ↗️, nous proposons une solution qui allie la sécurité d’un placement traditionnel et la performance des crypto-monnaies. Notre produit, intitulé le Livret Crypto, est liquide, sans frais et délivre un rendement stable de 6% par an.
Comment ça fonctionne ? Les fonds de nos clients en euros sont convertis en différents stablecoins (USDC, USDT - Tether -, DAI, etc…). Il s'agit de crypto-actifs non volatiles car ils sont indexés au cours du dollars. Ces stablecoins sont ensuite prêtés à des particuliers sur la Finance Décentralisée en l'échange d'un taux d'intérêt.
Notre Livret Crypto se présente comme une solution d’épargne unique. Très peu d’acteurs se positionnent sur ce marché car c’est une activité qui est strictement régulée. Cela nécessite d’être enregistré en tant que Prestataire de Services sur Actifs Numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
Peut-on parler d’une nouvelle forme de société d’investissement ?
V. D. : La Finance Décentralisée (DeFi) permet à chacun de devenir sa propre banque. On y retrouve tous les services proposés par nos banquiers (épargne, emprunts, échanges de devises, assurances, etc.) mais sans leur intervention d’intermédiaire.
Néanmoins, la DeFi est un écosystème jeune et compliqué d’utilisation pour les néophytes des crypto-monnaies. Ambrosia a alors pour mission de faciliter son accès, en proposant un Livret Crypto simple et ludique, comme les produits d’épargne traditionnels.
⏱ En 10 minutes chrono et depuis n’importe où, vous pouvez créer votre compte Ambrosia. Notre questionnaire nous permet d'apprendre à vous connaître, pour vous conseiller au mieux dans la conception de votre placement. Dès lors, vous pourrez déposer vos premiers euros. Vous ne vous occupez de rien, nous nous occupons de tout : votre revenu est 100% passif. Et lorsque vous voulez récupérer vos fonds, vous pouvez les transférer vers votre compte bancaire en un seul clic et dans un délai de 48h.
Comment marchent les prêts et emprunts dans la DeFi et quelle est la différence avec les prêts / emprunts de la finance traditionnelle ?
V. D. : Lorsqu’un utilisateur de la Finance Décentralisée souhaite réaliser un emprunt de crypto-monnaies, il lui sera nécessaire de déposer un collatéral. Son montant doit être au moins être égal à 100% de la valeur du montant emprunté. Cela peut s’apparenter à une caution que la Blockchain conserve tant que les dettes et les intérêts ne sont pas remboursés par l’emprunteur. Ce concept de collatéral permet alors de comprendre comment la Blockchain prête de l’argent les yeux fermés à n’importe qui.
Si la Blockchain nous impose de déposer un collatéral d’un montant supérieur à ce que l’on souhaite emprunter, pourquoi la DeFi se présente comme une alternative aux banques traditionnelles ?
Prenons l’exemple d’un particulier qui mine du bitcoin et qui en détient, de facto, une quantité importante. S’il est persuadé de sa prise de valeur dans les mois et années à venir, il n’a pas grand intérêt à les vendre de suite. Néanmoins, en attendant de les vendre, il doit supporter les charges inhérentes à son activité de mineur comme l’entretien de ses cartes graphiques, l’électricité, le loyer, etc… Pour faire face à celles-ci, il peut être judicieux de collatéraliser ses bitcoins afin de pouvoir emprunter des stablecoins. Ces derniers seront convertis en monnaie fiduciaire de sorte à pouvoir payer ses factures dans le cadre de son activité. Le mineur peut alors continuer sa profession sans avoir à revendre le fruit de son travail (bitcoins) au prix actuel du marché.
En finance traditionnelle, cela reviendrait à hypothéquer un bien immobilier (dont on souhaite conserver la propriété, persuadé de son gain de valeur à l’avenir), pour garantir un prêt à la banque !
Comment sont récompensés les prêteurs dans la DeFi ?
V. D. : En plus de percevoir une récompense dans les mêmes jetons que ceux déposés par le prêteur, les protocoles DeFi proposent des bonus à ses utilisateurs. Ces intérêts, qui permettent d’optimiser ses positions, sont distribués en jetons de gouvernance. Ils ont pour objectif d’inciter les détenteurs de crypto-actifs à utiliser leur plateforme plutôt qu’une autre. À titre d’exemple, pour un prêt de stablecoins (USDC) sur la plateforme Aave, les intérêts seront composés d’USDC ainsi que du jeton Aave.
En outre, lorsqu’il s’agit d’un emprunt d’USDC, Aave va également accorder un bonus à l’emprunteur. Or ce bonus peut, parfois, être supérieur aux intérêts de l’emprunt. Ainsi, un utilisateur DeFi peut être payé à emprunter de l’argent.
D’où viennent les rendements importants que vous proposez ? Comment expliquer l’écart avec les autres livrets d’épargne traditionnels ?
V. D. : À l’inverse des produits d’épargne traditionnels, les taux d’intérêt sur la Finance Décentralisée ne sont pas fixes. Ils peuvent même varier de plusieurs pour cent d’un jour à un autre. Leur variation s’explique par le fait que les rendements sont régis par la loi de l’offre et de la demande. Un algorithme actualise donc les taux en temps réel en fonction du nombre d’utilisateurs des services financiers DeFi.
Il est vrai qu’un taux d’intérêt non gelé pour un produit d’épargne peut en refroidir certains. Néanmoins, lissés sur l’année, ces taux présentent l’avantage d’être beaucoup plus élevés que ceux que l’on retrouve dans la finance traditionnelle. En effet, même en sélectionnant les Dapps les plus sécurisées, cela reste aisé de générer un rendement annuel à 2 chiffres sur des stablecoins. Cette performance s’explique par de nombreux facteurs. Le plus évident étant que la Finance Décentralisée ne fait pas appel à des intermédiaires. Elle ne supporte pas les charges lourdes que connaît la finance traditionnelle comme les salaires des banquiers, le loyer de bureaux somptuaires, etc. L’épargnant est donc rémunéré à sa juste valeur.
Quels sont pour toi les risques majeurs de la DeFi ? Peuvent-ils être réduits ?
V. D. : La Finance Décentralisée reste un écosystème jeune qui comporte des risques technologiques. Les contrats intelligents, les oracles, la gouvernance des protocoles, sont autant de risques pouvant entrainer une perte partielle ou totale de son capital. Trop de particuliers se font dérober leurs fonds par des pirates informatiques à cause d’un manque de rigueur sur leur sécurité. L’utilisation de clefs cryptographiques de type Ledger est donc le premier réflexe à adopter.
Bien qu’il existe des assurances on-chain pour se protéger, Ambrosia a opté pour une logique de diversification pour lisser au maximum les risques que présente la DeFi. Pour cela, nous respectons une politique générique de limitation du risque opérationnel pour les stablecoins, blockchains et protocoles DeFi utilisés.
Par ailleurs, Ambrosia constitue au fur et à mesure de son activité un filet de sécurité sur ses fonds propres. 25% de la performance réalisée au-delà des 6% que nous versons à nos clients forme notre réserve. Ainsi, dans le cas où notre Livret Crypto ferait face à une perte partielle des fonds de nos clients, la société piochera dans cette réserve pour absorber les pertes engendrées.
Comment le marché crypto et la DeFi vont évoluer selon toi dans les 5 – 10 prochaines années ?
V. D. : L’année 2021 a définitivement prouvé que le marché des crypto-actifs n’était pas qu’une niche réservée aux geeks. Avec l’arrivée des institutionnels, à l’image du Salvador qui a fait du bitcoin sa monnaie légale, les cryptos occupent désormais une place non négligeable dans notre économie. 8% des Français adultes en détiennent : les crypto-monnaies sont donc maintenant privilégiées aux actions !
2021 a également été marquée par l’avènement des NFT’s et des métaverses, à l’instar de Facebook qui a changé son nom pour Meta. Grâce à la technologie de la Blockchain, le web 3.0 pourrait potentiellement révolutionner notre monde de demain.
En silence et sous nos yeux, une transformation de notre système bancaire est en train de s’opérer. La Finance Décentralisée pèse aujourd’hui près de 200 milliards de dollars et ne semble être qu’au début de son développement. En revanche, bien que nous vivions dans un monde de plus en plus tourné vers les nouvelles technologies, nous aurons toujours besoin d’intermédiaires. La DeFi n’a donc pas vocation à remplacer l’industrie bancaire traditionnelle, mais bel et bien à en devenir une alternative.
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Amaury