✨ Bonjour à tous ✨
Avec le week-end en approche, nous vous proposons notre traditionnel récap décapant de la semaine. Au menu : un focus sur la politique monétaire, les green bonds, le record du DAX, le rachat de MGM par Amazon, l’arrivée d’Andy Warhol en NFT, le PER (un indicateur pour investir), notre ami Elon Musk encore une fois et plein d’autres choses !
⏳ Vous saurez tout en quelques minutes top chrono. C’est parti !
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▶️ Le top de la semaine
Selon le Financial Times, le G7 serait sur le point de se mettre d’accord sur un taux minimum d’imposition sur les entreprises à l’échelle mondiale de 15 %. Deux acteurs sont dans le collimateur :
Les grands groupes internationaux qui pratiquent l’optimisation fiscale en localisant leurs profits dans des juridictions à la fiscalité très favorable (vous aurez compris lesquelles) ;
Les “paradis fiscaux” où le temps est gris et froid comme l’Irlande qui s’oppose (quelle surprise) à cette proposition ou le Luxembourg.
Quels enseignements retenir de cette avancée majeure qu’il reste à concrétiser ?
Les pays développés qui ne se parlaient plus il y encore quelques semaines coopèrent à nouveau et c’est une excellente chose ;
Les États-Unis, soi-disant en déclin pour les ronchons, conservent une force de frappe impressionnante puisque ce sont eux qui ont fait pression pour imposer une telle révolution fiscale !
La Fed prévoit de lancer une consultation publique cet été sur l’exploration d’une MDBC (une Monnaie Digitale de Banque Centrale), en gros un dollar digital. Vous allez nous dire, mais c’est quoi ce machin ? Pour plus d’explications, nous vous invitons à cliquer sur ce lien, et vous retrouverez ainsi notre article consacré à ce sujet qui ne cesse de gagner en importance et que nous continuerons à suivre avec attention ;
Ces derniers jours, des signaux ont été envoyés par les banques centrales d’Angleterre, du Canada et de Nouvelle-Zélande concernant une possible remontée des taux l’an prochain ;
À francfort, le DAX (le principal indice boursier allemand) a atteint un record historique à plus de 15 500 points, porté par l’amélioration plus forte que prévu de l’indice Ifo.
L'indice Ifo, c'est quoi ? C'est un indicateur très influent du moral des patrons en Allemagne et donc du climat des affaires dans le pays ! Il est établi sur la base d'une série de questions posées à environ 7000 chefs d'entreprises allemandes.
Comme l’actualité est très riche cette semaine, nous rajoutons quelques news supplémentaires :
La célèbre maison de vente aux enchères Christie’s a récemment annoncé vouloir vendre 5 œuvres numériques d’Andy Warhol sous forme de NFT. Le prix initial devrait être d’environ 10 000 dollars et le paiement pourra se faire en Ether (ETH).
Bon à savoir : Christie’s a vendu un NFT de l’artiste Beeple pour 69 millions de dollars, son plus gros succès à ce jour dans ce secteur en plein boom ! Oui, oui, on parle bien de 69 millions de dol pour cette “oeuvre” en lien :) Le monde est fou, on vous dit.
Peu connue du grand public, l’entreprise Solutions 30, qui intervient dans la pose de capteurs électriques (les fameux compteurs Linky qui font peur aux paranoïaques) et de réseaux de fibre, a vu son cours perdre 70 % en Bourse lundi. En cause : des doutes sur la sincérité de ses comptes !
Amazon a annoncé le rachat du célèbre studio hollywoodien Metro Goldwyn Mayer (MGM) pour la coquette somme de 8,45 milliards de dollars. Il s’agit de la deuxième plus grosse acquisition réalisée par le mastodonte américain, après celle ses supermarchés américains Whole Foods. Pourquoi une telle dépense ? Pour rivaliser avec Netflix. Amazon ne ressemble décidément plus à une simple librairie virtuelle.
🏦 Le focus de la semaine
Dans cette nouvelle rubrique de notre weekly recap, nous avons décidé de parler succinctement de la politique monétaire et, en particulier, d’examiner le bilan (un des documents composant les états financiers) de la BCE et des autres grandes banques centrales de la planète.
Pourquoi avons-nous décidé de la faire ?
Parce que la politique monétaire reste bien souvent un sujet méconnu (voire inconnu) du grand public, en raison de sa complexité et / ou de son opacité. Il est pourtant essentiel dans la compréhension des grands phénomènes économiques actuels, et encore plus depuis le début du COVID. Alors oui, à l’époque des réseaux sociaux, de la consommation de masse et de l’amusement perpétuel, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus sexy (on le reconnait).
Petite précision : il ne s’agit pas ici de détailler les politiques monétaires menées ces dernières années par les pays développés ni de les comparer les unes autres (une démarche qui nécessiterait une analyse approfondie) mais d’expliquer quelques grands principes et de fournir des ordres de grandeur pour donner un première idée aux lecteurs.
Pour débuter, il convient de présenter une distinction fondamentale entre politique monétaire conventionnelle et politique monétaire non conventionnelle.
La première est utilisée en situation économique que l’on pourrait qualifier de “normale”.
La seconde est, a contrario, utilisée dans des situations économiques périlleuses (pour le dire calmement) comme l’apparition d’un risque de déflation, un krach boursier ou obligataire, une faillite d’un établissement de crédit, entre autres. Vous l’aurez compris, nous sommes depuis quelques années dans la seconde situation ! Nous vivons tranquillement dans l’anormalité !
Quelle est donc la différence entre les deux ?
La politique monétaire conventionnelle consiste au pilotage des taux d’intérêt de court terme qui influencent, à leur tour, les taux des crédits que font les banques aux acteurs économiques (entreprises et ménages). La politique monétaire non conventionnelle va bien plus loin. Elle prend deux formes :
L’assouplissement qualitatif : en gros, il s’agit d’alléger les règles d’accès aux opérations de refinancements bancaires réalisées par les banques centrales ;
L’assouplissement quantitatif (le fameux “quantitative easing” ou QE) consiste à acheter massivement des actifs financiers, comme des obligations souveraines (sur le marché secondaire) pour injecter des liquidités dans l’économie. Début 2015, notre site avait publié une note sur le lancement du QE en zone euro.
Pour aller plus loin, nous vous conseillons de lire cet article attaché en lien.
Comme promis, arrêtons-nous un instant sur le bilan de la BCE ! Cela va nous permettre de rentrer dans la pratique.
Que pouvons-nous retenir de ce graphique ? Deux choses !
Un premier élément : le bilan de la BCE a atteint un ATH (ou All Time High : vous pourrez le ressortir dans les afterworks de banquiers).
Comment est-ce possible ? Parce que la BCE a introduit depuis le début de la crise un nouveau programme, excusez-nous par avance pour le nom barbare, dénommé PEPP (pour “Pandemic Emergency Purchase Programme), un programme de rachats d’actifs d’un montant total de 1 850 milliards d’euros jusqu’en mars 2022 (au moins) et qui s’ajoute aux dispositifs existants. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un instrument de politique monétaire de type non-conventionnel.
Un deuxième élément : le bilan de la BCE a fortement augmenté depuis le début de la crise sanitaire, il n’a même jamais augmenté aussi vite (rien d’étonnant donc avec le PEPP comme vu juste avant) ! Le PEPP a du Pep’s (coin coin)
Que pouvons-nous dire du bilan de la BCE par rapport à celui des autres banques centrales des économies avancées ? Réponse simple : il est plutôt élevé !
En effet : le bilan de la BCE atteint désormais 76,6 % du PIB de la zone euro, contre 35,5 % pour celui de la FED par rapport au PIB américain et 38,4 % pour la Banque d’Angleterre par rapport au PIB de nos chers amis anglais. Petite satisfaction : nous sommes encore bien loin du Japon. Le bilan de la banque centrale japonaise représente 132,5 % du PIB national (une statistique insensée quand on y réfléchit deux minutes) !
Si les politiques monétaires non conventionnelles permettent de maintenir des taux de financement bas (c’est peu de le dire !) pour les États par le biais du rachat de leurs titres de dette, les politiques monétaires non conventionnelles comporteraient également (au moins) un risque important. Elles soutiendraient de manière artificielle les marchés, créant des bulles d’actifs prêtes à exploser. Pour le dire autrement, les politiques monétaires non conventionnelles menées ces dernières années favoriseraient l’inflation financière.
Pas d’inquiétude, si vous n’avez pas tout compris ou que vous voulez en savoir plus : nous parlerons à nouveau de ce sujet fondamental dans les semaines à venir, un cachet d’aspirine et ça ira :)
📈 Le top 5 des cryptos
Cette semaine, les cryptos tentent de sortir la tête de l’eau (ça rime). Elles ont en effet repris (quelques) couleurs ces derniers jours. Plusieurs éléments positifs sont à signaler : les encouragements du très instable Elon Musk ce week-end, la création prochaine d’une organisation américaine des mineurs de cryptos (Bitcoin Mining Council) afin de fournir des informations transparentes concernant l’origine de l’électricité consommée pour valider les transactions ou encore la révélation par le célèbre gestionnaire de hedge fund Ray Dalio qu’il détenait “quelques bitcoins”.
🎬 La vidéo de la semaine
Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, explique pourquoi Joe Biden doit revoir sa copie concernant son plan en faveur des infrastructures dans une vidéo à retrouver sur Boursorama. Le coup de rabot pourrait atteindre 25 %, avec une enveloppe totale qui passerait de 2 250 à 1 700 milliards de dollars (ça reste sympa).
En cause : une majorité trop faible pour le président américain au Congrès mais surtout au Sénat (avec 50 sénateurs démocrates et 50 sénateurs républicains + une voix grâce à Kamala Harris, sa vice-présidente qu’il faut “rajouter”).
Problème : cela est insuffisant car il ne faut pas une majorité à 51 voix mais une super majorité à 60 voix pour faire passer le plan ! Des votes républicains sont donc nécessaires … Or, ce plan est financé par des hausses d’impôts, ce qui ne leur plait pas, mais alors pas du tout ! Du coup, Joe Biden, un habitué de ce genre de négociations un peu “tricky” (délicates pour le dire en français), va devoir se montrer habile pour leur faire passer la pilule. On a confiance …
✍🏻 Le dessin de la semaine
Avec son dessin intitulé “Living in a bubble“, le média Hedgeye se moque de Jerome Powell, le président de la Fed, qui vivrait dans une “bulle” et qui serait donc incapable d’en voir une.
🎙 Le terme de la semaine
Le voici, le voilà : il s’agit du terme “obligation verte” ou “green bond” pour faire plus snob. Nous en entendons de plus en plus souvent parler mais de quoi s’agit-il exactement ?
Réponse : c’est un emprunt émis sur le marché par une entreprise ou une entité publique auprès d’investisseurs pour lui permettre de financer ses projets contribuant à la transition écologique. Quelques exemples :
Les énergies renouvelables ;
L’efficacité énergétique ;
Gestion durable des déchets et de l’eau.
Selon les spécialistes, les émissions de green bonds devraient atteindre 400 milliards d’euros en 2021 !
🗃 Les rapports de la semaine
Comme la semaine dernière, nous vous proposons deux rapports pour le prix d’un.
Il y a trois semaines, notre weekly recap évoquait la question de l’innovation scientifique comme levier de croissance majeur. Pour aller plus loin dans cette démarche, nous vous joignons l’étude du cabinet international de conseil en stratégie Mckinsey consacrée à la révolution en cours dans le secteur de la biologie. Plusieurs questions sont soulevées par l’étude : quels sont les domaines d’applications ? Comment une telle révolution est susceptible d’avoir des impacts majeurs dans les économies et les sociétés ? Quels sont les risques ?
La semaine dernière, nous avons évoqué les Minutes, le rapport de la Fed qui venait d’être publié et qui expliquait pourquoi les taux d’intérêt et la politique monétaire américaine restaient inchangés. Nous vous proposons de découvrir quelle forme il prend en cliquant sur ce lien.
👨🏻💻 Le tweet de la semaine
Décidément, nous sommes totalement accros à Elon Musk. C’est un de ses (nombreux) tweets qui a retenu notre attention cette semaine !
Pour celles et ceux qui ne comprennent pas l’anglais, c’est du chinois ! En gros, ça veut dire qu’Elon Musk reprend sa promotion du Bitcoin en plaidant pour un minage “plus vert” par la création d’une communauté de mineurs responsables.
Le minage du Bitcoin, c'est quoi ?
C'est le fait de confirmer des transactions en Bitcoin en résolvant un problème informatique et de l'enregistrer dans un registre (un grand livre) distribué (virtuel)
⭐️ Le saviez-vous ?
Le PER (Price Earning Ratio) est le ratio de valorisation des entreprises le plus répandu. Il est simple à calculer : c’est le rapport entre la capitalisation boursière et le bénéfice net d’une société.
Il indique, en gros, ce qu’un investisseur est prêt à payer pour toucher un euro ou un dollar ou un yuan de bénéfice. Warren Buffett, par exemple, regarde toujours le PER avec attention et privilégie des entreprises au PER inférieur à 15. Tesla, avec ses PER délirants, n’est donc pas sa came !
Sur ce, bon WE !